à ne plus savoir où l’on est;

je sais, je n’écris pas. je ne capture pas. j’oublie d’écrire. je ne pense pas à attraper. mes yeux ne voient pas. mes mains ne bougent pas. mes oreilles écoutent le silence de mes yeux; mes yeux se livrent au regard de mes mains—ces mains qui préfèrent se taire. ce n’est pas ma faute. j’ai voyagé. je suis allée ailleurs. je reviens de loin et j’y retournerai. il vaut parfois mieux vivre sous sommeil. là, on peut tout dire, enfin, et ne rien comprendre au réveil.

2010:

j’ai réveillé zsa zsa pour m’asseoir ici. elle est toute chaude lorsqu’elle dort. j’aime la réveiller au beau milieu de la nuit. elle me fait des ronrons sourds. elle ne me demande rien. je suis sortie cinq minutes aujourd’hui, le temps d’assouvir (d’asservir) mes poumons. j’ai perdu douze livres d’eau et de sang. je dis sang par coutume. tout va bien, maintenant. on peut dormir. elle sur ma chaise, moi dans mon lit. c’est comme ça qu’on s’aime, un peu après minuit.

2013:

dors bien, ma petite zsa zsa pouchkine, dans ton sommeil éternel.


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